Dans la tradition spirituelle chrétienne, le terme apophtegmes est souvent attribué aux « paroles » des Pères du désert – des figures emblématiques du monachisme – qui ont vécu principalement en Égypte aux IIIe et IVe siècles. Lorsqu’un moine débutant arrivait auprès d’un maître, il se mettait à son écoute pour recueillir auprès de lui une parole inspirée qui le guiderait dans son cheminement spirituel. Comme les Pères du désert, le cistercien québécois Yves Girard a livré une quantité impressionnante de paroles inspirantes lors des sessions d’intériorité qu’il a animées et dans les 17 volumes qu’il a publiés. Il est maintenant âgé de 98 ans et vit avec sa communauté (l’abbaye Val Notre-Dame) à Saint-Jean-de-Matha (Québec). Ses « apophtegmes » offrent un remarquable kaléidoscope d’une fascinante lumière spirituelle. (Je doute que Girard accepterait de considérer ses dires comme des apophtegmes, mais je crois que l’utilisation de ce qualificatif est justifiée.