Le livre du prophète Daniel est l'un des premiers livres prophétiques de toute la BIBLE. Avant d’entrer dans mon sujet, je désire signaler une preuve évidente de ce que le chapitre 1 a un caractère d’introduction. Le dernier verset (v. 21) nous apprend que Daniel fut là jusqu’à la première année du roi Cyrus. Il en résulte que le chapitre 1 n’a pas simplement pour but de donner un récit de certaines circonstances préalables aux différentes révélations ou événements divers se succédant dans ce livre, mais il s’agit bien de nous montrer la préparation de la place que Daniel devait occuper. Après quoi, par ce v. 21 le livre nous mène jusqu’à la fin. Cela nous montre le maintien de Daniel pendant toute la durée de la monarchie babylonienne, et même au début de celle des Perses. Cela ne veut point dire que Daniel vécut seulement jusqu’à la première année du roi Cyrus, car la dernière partie du livre contient une vision encore postérieure. Le fait est simplement constaté, qu’il était en vie au commencement de la nouvelle dynastie. On verra aussi que la fin du dernier chapitre forme une conclusion tout aussi convenable du livre, et, à ce titre, fait le pendant du chapitre premier, envisagé comme préface. Encore une remarque générale avant d’aller plus loin. Le livre se divise en deux volumes ou sections à peu près égales. La première partie se rapporte aux grandes puissances Gentiles, aux traits caractérisant leur conduite extérieure, et finalement au jugement de tout cet état de choses. Elle va jusqu’à la fin du chapitre 6. La seconde partie va du chapitre 7 jusqu’à la fin du livre. Elle ne nous donne pas l’histoire extérieure des quatre empires Gentils, mais ce qui, dans leur histoire, intéresse plus particulièrement le peuple de Dieu. Cette distinction est marquée de manière évidente par le fait que la première partie ne se compose pas de visions vues par Daniel : les seules visions proprement dites qui s’y trouvent, furent contemplées par Nébucadnetsar. Il y en a une au chapitre 2, et ensuite une autre, d’un caractère différent, au chapitre 4 ; les chapitres 3, 5 et 6 contiennent le récit d’événements en rapport avec la condition morale des deux premières monarchies ; mais rien de tout cela ne fut révélé à Daniel en premier, et ce n’est pas non plus lui qui eut les visions. Au contraire, la seconde partie du livre se compose exclusivement de communications accordées au prophète lui-même. Et c’est là que nous trouvons, non pas simplement des choses propres à frapper l’esprit naturel, mais les secrets de Dieu concernant et intéressant particulièrement Son peuple, avec bien des détails par conséquent. La preuve externe de cette différence entre ces deux grandes sections de Daniel, c’est que le chapitre 6 qui termine la première section nous mène de nouveau jusqu’à la fin : « Et ce Daniel prospéra pendant le règne de Darius et pendant le règne de Cyrus, le Perse » (6:28). Ceci est d’autant plus remarquable que le chapitre suivant revient en arrière au temps de Belshatsar : « La première année de Belshatsar, roi de Babylone, Daniel vit un songe et des visions de sa tête, etc.. ». Ceci se passait longtemps avant Cyrus le Perse. Ensuite nous lisons au chapitre 8 : « La troisième année du règne de Belshatsar », et au chapitre 9 : « La première année de Darius, fils d’Assuérus ». Jusque là tout se suit régulièrement. Puis nous arrivons au chapitre 10 : « La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une chose fut révélée à Daniel, etc. ». Ainsi, la première partie du livre de Daniel (ch. 1 à 6) nous mène jusqu’à la fin, d’une manière générale ; et la deuxième (ch. 7 à 12) de même, dans un ordre semblable ; elles se distinguent l’une de l’autre, non pas seulement par cet arrangement extérieur, mais surtout par la différence morale déjà expliquée : l’une s’occupe de l’aspect extérieur de l’état de choses, et l’autre de son caractère intérieur, moral. .... etc...