En hiver 1972, une tempête de neige enferme onze personnes dans un vieux manoir isolé. Ce qui ne devait être qu’une festive réception de Noël se transforme en un macabre bain de sang aux allures préméditées. Les cadavres s’empilent. Les demeurants perdent la raison. Quand une tempête se déclenche et que les communications sont coupées, un vent de panique plonge la demeure entière dans la suspicion. Regards méfiants, échanges en secrets, oreilles dressées derrière les murs… qui donc parviendra à percer l’invisible meurtrier ? --- EXTRAIT--- — Claude ! hurla M. Charles. Louis et Elona se tenaient immobiles. Un vent violent pénétrait le manoir et, à travers l’entrebâillement de la porte, donnait à la nuit enneigée cet aspect d’épouvante qu’on ne lui attribue pourtant jamais que dans l’imaginaire. — Claude ! cria encore l’invité. Il se jeta sur l’homme et lui saisit les épaules. — Dehors, tu seras tout seul dans la tempête ! Claude Duvallet fut saisi de fureur. Il força sur ses muscles et se dégagea avec une telle force, qu’il envoya M. Charles s’écrouler plus loin. Sa tête heurta la poignée de la porte. De fines gouttelettes descendirent le long de son front. La température avait baissé. Les respirations bruyantes s’amplifiaient contre les parois des murs. M. Charles se releva. Le filet de sang grossissait sur son visage. Il s'affaissa contre la porte. — La trousse de soins ! s’écria Hélène. Elona pivota. Alors qu’elle mettait un pied devant l’autre, un couteau emballé s’échappa de sa robe et atterrit par terre. Le cœur de Louis manqua un battement. La grande porte résonna dans un claquement lourd.