"Sylvie" nous mène au coeur de la géographie nervalienne et de son univers mental : noms de villages et de jeunes filles en fleurs, rondes et déguisements, initiation amoureuse et faux mariage, chansons populaires et vieilles légendes... Tout fait ressurgir le passé tel qu'on le rêve : le souvenir est aussi important que le cheminement intérieur qui y mène. Nerval est à la poursuite d'une image, celle d'une actrice belle comme le jour et pâle comme la nuit. "Sylvie" illustre parfaitement ce recueil de sept nouvelles dans lesquelles tout se brise et se recompose perpétuellement à partir d'un feu primordial où naîtraient les âmes. Il n'y a pas d'ordre, pas de hiérarchie, le monde extérieur et le monde mental n'ont plus de frontières, ni d'ailleurs l'érudition qui truffe ces textes où se déploie un éventail de genres littéraires. À la fin de la préface adressée à Dumas, Nerval écrit : la dernière folie qui me restera probablement, ce sera de me croire poëte". Il introduit ainsi Les Chimères, douze sonnets énigmatiques annexés aux Filles du feu, dans lesquels s'épanouit son syncrétisme religieux et amoureux, dans toute sa splendeur. "Les Filles du feu précédant Les Chimères, c'est la quête d'un or philosophal qui n'existe pas, mais dont Nerval a cru percevoir l'éclat dans l'alternance des jours et des nuits. Les Chimères à la suite des Filles du feu, c'est l'or poétique enfin trouvé, mais qui ne brille que sur fond de ténèbres." Gérard Macé. " Sylvie " nous mène au coeur de la géographie nervalienne et de son univers mental : noms de villages et de jeunes filles en fleurs, rondes et déguisements, initiation amoureuse et faux mariage, chansons populaires et vieilles légendes, tout fait ressurgir le passé tel qu'on le rêve : la résurrection du souvenir est aussi importante que son contenu. Nerval est à la poursuite d'une image, celle d'une actrice belle comme le jour et pâle comme la nuit. Tout se brise et se recompose perpétuellement à partir d'un feu primordial où naîtraient les âmes. Il n'y a pas d'ordre, pas de hiérarchie, le monde extérieur et le monde mental n'ont plus de frontière, ni d'ailleurs l'érudition qui truffe ces récits. La pensée est toujours soutenue par le chant : c'est pourquoi, non seulement à cause des thèmes (et des femmes aimées), mais à cause de la recherche de la poésie pure, Nerval a voulu annexer Les Chimères à son recueil, dont elles sont le sommet et la conclusion. Né en 1808 à Paris, Gérard Labrunie prend le pseudonyme de Nerval en 1831. Il fait des études de médecine, se lie avec les romantiques et effectue de nombreux voyages. Il a une première crise de folie en février 1841, elles seront "ponctuelles" jusqu'à ce que, au seuil de la misère, on le retrouve pendu près du Châtelet le 26 janvier 1855.