Qui voulait la mort de Willi Münzenberg ? L’hystérique Goebbels ou le taciturne Staline ? Figure centrale mais oubliée du XXᵉ siècle, Münzenberg fut l’un des plus brillants architectes de la propagande moderne : un orphelin allemand devenu magnat de la presse, du cinéma et des campagnes d’opinion. Des rues enfiévrées de Berlin aux cafés de Montparnasse, des tranchées espagnoles aux couloirs glacés du Kremlin, il croisa Thomas Mann, Aragon, Koestler, Hemingway… et assista à l’effondrement des illusions d’une génération qui rêvait d’héroïsme. Derrière la ferveur révolutionnaire se dévoilait pourtant une autre vérité : celle d’un monde où la cause finit toujours par dévorer les hommes. Faux naïfs, vrais traîtres, idiots utiles, tous participaient, consciemment ou non, à masquer les camps de Sibérie, les purges et les alliances criminelles. Autour de Münzenberg gravitent des figures majeures : Billy Wilder, témoin de l’exil européen à Hollywood, Roosevelt face à l’isolationniste Charles Lindbergh, J. Edgar Hoover, maître d’un FBI d’ombres et de secrets, George Orwell, soldat lucide de la guerre d’Espagne, Léon Blum, fou d’amour à soixante-quatre ans… Mais Münzenberg n’était pas qu’un stratège. C’était aussi un homme amoureux. Avec Babette Gross, il connut l’exil, la clandestinité, la prison. En octobre 1940, son corps sans vie est retrouvé dans une forêt de l’Isère. Babette vivra jusqu’à la chute du Mur de Berlin. Un siècle de crimes se refermait. Le nôtre sera-t-il meilleur ? Un roman pour les passionnés d’histoire, de politique et de vérités cachées, et pour tous ceux qui refusent les récits définitifs.