Ivresse de désir et d’adoration, envolées élogieuses, angoisse du rejet... Le volume 1 de la série POÈTES AMOUREUX permet de rencontrer les troubadours et trouvères, amoureux admirables d’abnégation, poètes et musiciens accomplis, ainsi que les "jongleurs", leurs porte-paroles chanteurs. Les versions originales, doublées des versions en français moderne, combleront amateurs des langues romanes comme novices curieux de découvrir ces formes du vieux français. Il est CONSEILLÉ AUX NON INITIÉS de vérifier avant achat sur le site de l'auteure si cette poésie très caractéristique répond à leur goût (PDF d'extraits). Ce recueil est enrichi d’abondants compléments : présentation des poètes, développements anecdotiques ou historiques, esquisse de la musique médiévale, nombreuses illustrations (noir/blanc) dont celles d’instruments d'époque : psaltérion, citole, chalémie, organistrum.... EXTRAITS : Lo dous cossire Que·m don’Amors soven, Dona, ·m fai dire De vos maynh vers plazen. La douce rêverie Que m’offre Amour souvent, Dame, me fait chanter Sur vous maints vers plaisants. *** La douce voiz du louseignol sauvage Q’oi nuit et jor cointoier et tentir Me radoucist le cuer et rassouage : La douce voix du rossignol forestier Que j’entends nuit et jour charmer et ramager, Calme mon cœur et le console ; Les volumes 2 et 3 sont parus. LE MOT DE L’AUTEUR : J'introduis la série POÈTES AMOUREUX par une évocation de la poétesse grecque de l’Antiquité Sappho, symbole mythique de la sensualité. Suit un florilège de poèmes courtois des XIe, XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Cette poésie est composée d’abord par les troubadours — trobadors et trobairitz — en pays d’oc (les textes proposés relèvent essentiellement du ‘trobar lèu’ [poésie simple] et du ‘trobar ric’ [poésie plus recherchée], et quelque peu du ‘trobar clus’ [poésie complexe]). Concepteurs du genre, ils inventent la fin’amor (amour courtois), la cour d’amour (pastiche de tribunal statuant sur les litiges amoureux), le désir (forme de jouissance de la frustration amoureuse), et la joie/le joi/le joy (ardeur amoureuse mystique impossible à nommer aujourd'hui car aucun terme actuel n’est dédié à cette posture émotionnelle si spécifique). Puis les poètes du pays d’oïl, séduits par cet art, se font trouvères — troveres et troveresses —, donnant un nouvel élan à cette poétique toute vouée à la louange de la Dame. La fin’amor est un monde de lyrisme, de hautes valeurs humaines et strictes valeurs féodales, où le poète se perçoit élément de la nature, son âme caracolant au rythme du chant des oiseaux, de l’éclosion des fleurs, des baisers sous la ramée... Et les jongleurs ont si bien chanté ces poèmes qu’ils les ont fait s’envoler jusqu’à nous. Je rappelle le contexte de ces écrits par des éclaircissements : compartimentage géolinguistique de la France, naissance des noms de famille... Je présente chaque texte dans sa langue originelle d’oc ou d’oïl et dans la traduction en français moderne que j’en ai réalisée. J’ai opté, d’une part pour un découpage par couplets afin de faciliter le suivi simultané des deux versions, d’autre part pour une adaptation la plus littérale possible (sans privilégier ni le mètre, ni la rime, ni la joliesse des tournures) afin de préserver l’esprit de chaque auteur. Par ailleurs, comme cette poésie se pratiquait en des temps où les poèmes ne se concevaient que chantés, je propose une approche de la musique médiévale. Et je place un glossaire en fin de recueil. La série « POÈTES AMOUREUX » N’EST PAS UNE ÂPRE ÉTUDE MAIS UN VOYAGE SENTIMENTAL. Le choix des poètes et poétesses répond à mon souhait de voir s'exprimer, de siècle en siècle, diverses sensibilités, divers styles, diverses gammes de vocabulaire, des plumes unanimement louangées et d’autres regrettablement oubliées. Puisse cette fugue poétique vous enchanter !