Œuvres complètes: 1874-1880 (5)

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by Gustave Flaubert

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Le tome IV réunit des oeuvres de la fin du Second Empire et du début de la Troisième République. Elles révèlent un écrivain tourné vers son siècle et prenant position sur des sujets alors brûlants. Longtemps proche des cercles impériaux, Flaubert ne perd jamais son sens critique. Si ses amitiés républicaines l'emportent finalement, sa verve ironique éclate dans une pièce comme Le Candidat (1874), qui met en scène les jeux électoraux. Ce Candidat fait partie, en outre, d'un ensemble d'expérimentations dans différents genres dramatiques (féerie, comédie, farce) qui dévoilent une face peu connue de l'écrivain. Quant à sa préface (1872) aux Dernières chansons de son ami Bouilhet, incursion dans un domaine jusqu'alors tenu à distance, la critique littéraire, elle constitue en quelque sorte son art poétique. Le grand livre de la période est L'Éducation sentimentale (1869), roman de la monarchie de Juillet et de la révolution de 1848, des ambitions et des (dés)illusions, du "continuel avortement humain" (Zola). Flaubert écrit là ses Illusions perdues. Son "Histoire d'un jeune homme" (c'est son sous-titre) peut se lire à la lumière de l'"Histoire d'un grand homme à Paris" (c'est celui de Balzac). Entre sentimentalisme et politique, ce grand roman esquive toute grandeur. Il retrace des vies privées marquées par le renoncement et redonne à l'événement historique, vingt ans après, l'opacité qu'il revêtait aux yeux de ceux qui le vivaient. Au tome V sont rassemblés les trois derniers chefs-d'oeuvre de Flaubert. La Tentation de saint Antoine (1874), c'est "l'oeuvre de toute [s]a vie" : il y songeait depuis 1845. Les tumultes des premiers temps de la Chrétienté et la prolifération des mythologies et des figures fantastiques forment une "archéologie des savoirs" qui entre en résonance, Foucault l'a bien vu, avec l'autre vieux projet auquel travaille Flaubert, Bouvard et Pécuchet, mise en fiction des déboires passionnés de "deux bonshommes" aux prises avec l'encyclopédie contemporaine. Les deux titres exposent en effet la violence des croyances, l'étrangeté des représentations, la menace des certitudes. Les tourments que cause à Flaubert la composition de Bouvard trouvent un remède provisoire dans l'écriture et la publication (1877) des Trois contes : "Une petite bêtise moyenâgeuse" (La Légende de saint Julien l'Hospitalier), "mon Perroquet" (Un coeur simple) et "mon Saint Jean-Baptiste " (Hérodias). "Il me semble que la Prose française peut arriver à une beauté dont on n'a pas l'idée ?" écrit-il à Tourguéniev - et c'est bien le cas. Puis il retourne à Bouvard et Pécuchet, qui demeurera inachevé. Dix chapitres sont rédigés et mis au point. Restent la documentation qui devait être utilisée dans le "Second volume" du roman - la "Copie" des deux bonshommes - et le célébrissime petit livre qui est à l'origine du projet : Le Dictionnaire des idées reçues, arrangé "de telle Le premier volume des Œuvres complètes était intitulé Œuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle ? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la "grande étude du style". Par les champs et par les grèves : "la première chose que j'aie écrite péniblement". Suit une parenthèse anxieuse : "(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)". Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, "regarder sans songer à aucun livre", puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire ("l'auteur ! l'auteur !"). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. "L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras." La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la "couleur sensuelle" de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs ép
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